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une permission pour voir son amant, et ils se sont concertés ensemble. Le résultat c’est que son amant restera dans une maison au lieu d’aller aux galères. Madame, d’ailleurs, est sa complice, elle a été condamnée déjà.

Me Brochant, avocat de Lacenaire. — Je dois rendre hommage à la vérité. Flore Bastin a été accusée en même temps que Fréchard, en 1834 ; on lui reproche d’avoir déjà encouru sous son nom deux condamnations précédentes ; mais le fait n’a pu être établi. J’étais son défenseur, et je crois que c’est avec raison qu’elle a été acquittée.

Avril. — C’est bien mieux ! madame a été jugée avec Fréchard et acquittée, quoique son complice ait été condamné !

Après une courte suspension, l’audience est reprise, et M. le président remet de nouveau sous les yeux de Lacenaire les indices qui portent à croire qu’il y avait trois personnes dans l’assassinat du passage du Cheval-Rouge.

Lacenaire persiste à déclarer qu’il n’a eu qu’un complice et nie de nouveau s’être servi du couteau.

M. le Président. — Cependant, il paraîtrait résulter du débat, malgré vos dénégations, que trois personnes auraient concouru au double assassinat chez les Chardon. Trois instruments ont servi à ces crimes.

Lacenaire. — Quand il serait vrai qu’on se serait servi d’un couteau, cela ne prouverait point la présence d’une troisième personne. Le bouchon qui servait de manche au carrelet ayant été perforé par un bout qui n’était pas émoussé, celui qui tenait cet instrument au-