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à Lacenaire ; elles étaient connues et constatées dans l’instruction. Il est vrai que Lacenaire se montra indigné de ces révélations : « Comment, dit-il c’est lui qui me dénonce, lui qui a été mon camarade et mon complice ?… »

Lacenaire, vivement. — Je ne nie rien de cela. Je conviens que c’est parce que François a fait à M. Allard des révélations contre moi que j’ai fait à mon tour des révélations contre François. C’est maintenant à MM. les jurés de voir si la vérité est de mon côté. Que ce soit par un motif de vengeance que j’aie agi, je ne le nie pas ; au contraire je l’avoue.

Avril. — Je vous prie de demander à M. Allard s’il m’a laissé sortir de prison et tout à fait libre pendant huit jours ?

M. Allard. — Sans doute, vous deviez donner des indications, faire découvrir les coupables. « Il fallait, disiez-vous, vous laisser aller à la Coutille. » Je vous ai laissé sortir en liberté, mais surveillé de près.

Avril. — Ah !… Suis-je rentré sans difficulté ?

M. Allard. — Je vous ai fait rentrer en prison quand j’ai vu que vous vouliez vous promener.

Avril. — Me suis-je caché ?… J’étais libre, pourtant.

M. Allard, en souriant d’un air de doute. — Oh ! libre, c’est-à-dire que vous croyiez l’être, mais vous ne l’étiez pas. Vous ne vous doutiez guère qu’il y avait derrière vous des agents qui vous surveillaient.