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que vous l’aviez fait connaître comme l’auteur de ce crime, vous a dénoncé a la justice. Jusqu’alors, il avait refusé de nommer ses complices : mais il a dit que cette révélation le dégageait de sa parole.

François. — C’est une preuve qu’il a dit cela par vengeance.

D. Indépendamment de ce crime, l’accusation vous reproche le vol d’une pendule fait à l’étape de M. Richon ?

R. Je ne sais pas seulement ce qu’on veut me dire.

Me Laput, avocat de François. — Je prie monsieur le président de demander à Lacenaire si, étant au Bâtiment-Neuf, à la Force, il n’a pas raconté à un camarade de prison les circonstances du crime du passage du Cheval-Rouge, en se disant innocent lui-même et en désignant les auteurs ?

Lacenaire. — Je ne me rappelle rien de semblable. Je n’ai fait aucune révélation étant au Bâtiment-Neuf ; et lorsque plus tard, ayant appris que j’étais dénoncé, j’ai révélé le nom de mes complices, je me suis bien gardé, dans mon propre intérêt, de laisser soupçonner cette circonstance.

Me Laput, soutient que Lacenaire a fait cette déclaration au nommé Grobetty, détenu à la maison de travail de Melun, et insiste pour que ce témoin soit cité en vertu du pouvoir discrétionnaire de M. le président.

Un débat s’engage entre M. le substitut du procureur général et l’avocat, qui assure avoir écrit pour demander que Grobetty fût assigné.

M. l’Avocat-général. — déclare n’avoir reçu aucune demande de ce genre.