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R. Je le connaissais parfaitement.

D. Ne saviez-vous pas que derrière la porte de Chardon était suspendue une espèce de petite hachette qu’on appelle un merlin ?

R. Je ne m’en suis jamais aperçu.

D. Vous saviez que Chardon possédait de l’argent ?

R. Je pensais qu’il devait en avoir, mais il ne devait pas en avoir beaucoup.

D. Il paraîtrait résulter de l’instruction, que vous auriez dit devant un ou même deux témoins, qu’il possédait une somme assez importante, par exemple, dix mille francs ?

R. Ceux qui ont dit cela sont véritables faux témoins. (On rit.) Je n’ai jamais tenu un pareil langage.

D. N’avez-vous pas proposé au nommé Fréchard, qui a été aussi détenu avec vous, une affaire dans laquelle il y aurait dix mille francs à gagner ? Ne lui avez-vous pas offert mille francs, s’il consentait à buter, à assassiner quelqu’un ?

R. Je n’ai jamais proposé pareilles choses à Fréchard.

D. Il y a un témoin qui vous attribue ce propos.

R. Je le nie entièrement.

Pendant la suite de cet interrogatoire, Lacenaire se penche de nouveau sur la barre et se cache la figure, mais il la relève la tête de temps en temps et profère à voix basse quelques paroles pour confirmer ce que rapporte M. le président de ses déclarations.

M. Le Président. — N’avez-vous pas dit : on trouvera toujours bien quelqu’un qui voudra le faire ?

R. Non.