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R. À onze heures. J’allai à mon logement. Avril m’a quitté et a été, je crois, dans une maison de filles.

D. Il me semble qu’il résulte de l’instruction qu’Avril vous a proposé de passer la nuit chez un nommé Soumagnac ?

R. Pardon, monsieur le président, vous faites une méprise ; c’est dans l’affaire de la rue Montorgueil que nous avons été chez Soumagnac.(Mouvement.)

L’accusé, dont le sang-froid ne s’est pas démenti un instant, rend compte de sa conduite et de ses démarches jusqu’au moment où Avril fut arrêté sur le boulevard pour avoir fait évader une fille publique.

D. Savez-vous la date de l’arrestation d’Avril sur le boulevard ? Vous savez qu’Avril prétend que le jour de cette arrestation est le jour où le crime contre les Chardon a été commis.

R. Il ment ; il a été arrêté le samedi qui a suivi l’assassinat du passage du Cheval-Rouge.

D. Si Avril n’avait pas été arrêté, ne vous aurait-il pas aidé dans l’assassinat de la rue Montorgueil ?

R. Sans contredit ; c’était arrangé, puisque nous avions, de concert, employé les fonds à meubler la chambre de la rue Montorgueil.

D. À quelle heure a été commis l’assassinat de la veuve Chardon et de son fils ?

R. À une heure moins cinq minutes (Mouvement). J’ai entendu sonner une heure à l’horloge de Notre-Dame-des-Champs pendant que je fracturais l’armoire.

M. le Président. — Il paraît certain qu’en effet le crime a eu lieu le jour.