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époque.Le logeur déclara que Mahossier et Fizelier couchaient ensemble.

Un pressentiment disait au chasseur d’hommes qu’il était sur la piste de deux coupables.

La logeuse donna minutieusement le signalement de Fizelier ; M. Canler fut frappé de sa ressemblance avec le nommé François, qu’il avait interrogé le matin même.

On accusait ce François d’une escroquerie de trois pièces de vin. Il était encore au dépôt.

M. Canler s’y rendit, et passant négligemment près de François, en jetant un coup d’œil dans son portefeuille comme pour y chercher un nom oublié :

— Ah ! dites-donc, s’écria-t-il, depuis hier je me casse la tête… je ne puis pas comprendre pourquoi, vous, François,qui n’avez rien à craindre, puisque évidemment vous n’êtes pas l’auteur de l’escroquerie en question… je me demande pourquoi vous êtes allé vous loger chez Pageot sous le nom de Fizelier ?

— Pardine ! c’est bien malin, répondit François, ne croyez-vous pas que j’aurais donné mon centre (mon nom) dans ce garni, quand je savais que vous aviez un mandat contre moi.

Le faux Fizelier était en prison ! à présent c’était Mahossier qu’il fallait prendre.

Un renseignement fit savoir que le Mahossier du faubourg du Temple se faisait ailleurs nommer Bâton.

Le soir même, un nommé Bâton, de mœurs suspectes, fut arrêté au café des Quatre-Billards. Confronté avec la victime, il ne fut pas reconnu.