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Et quand la sereine nature
Succédait aux vents irrités,
Il voyait flotter la verdure
Des monts qu’il avait abrités.
L’arbuste à la feuille éphémère,
L’arbre à la tige séculaire,
Du ciel défiant la colère,
Voilaient les rochers ombragés ;
Et l’onde de ses larges veines,
Tombant en cascades hautaines,
Allait abreuver dans les plaines
Les champs qu’il avait protégés.
 
Pour ce sommet sans chevelure,
Pour ce front haut et sans cimier,
Pas de panache de verdure,
Jamais de gracieux palmier.
Mais qu’importe, ô Piton sublime !
Tes pieds dépassent toute cime :
De l’Éther franchissant l’abîme
Ton ombre au loin couvre les mers !
Ta masse résiste aux orages
Et des monts à qui tu surnages