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V

LE PIC DU SALAZE


 
Le Salaze a vu les orages,
Cent fois, d’un vol impétueux,
S’abattre du sein des nuages
Sur son sommet majestueux.
Que lui fait leur rage inutile !
Le piton géant de notre île
Bravait de sa crête immobile
Le cyclone aux bonds furieux :
Des autans vainqueur centenaire,
Il voyait passer leur colère,
Ses pieds sûrs toujours dans la terre,
Sa tête toujours dans les cieux !

Et quand la brise, et tiède et pure,
Succédait aux vents irrités,
Il voyait flotter la verdure
Des monts qu’il avait abrités.