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II

SUR LES FEMMES


 
La Nature au front des taureaux
Donna la corne meurtrière ;
Un ongle plus dur que la pierre
Au pied des rapides chevaux ;
Au lièvre une jambe célère ;
Au ramier un vol cadencé ;
Au lion, avec le courage,
Un gouffre de dents hérissé ;
A l’homme, son plus noble ouvrage,
L’intelligence et la fierté.
Que réservait-elle à la femme ?
Un don plus brillant que la flamme
Et, plus que le fer, redouté :
Pour vaincre et régner, la Nature
A sa plus frêle créature
Donna pour arme la beauté.


III

L’AMOUR MOUILLÉ


 
Au milieu de la nuit, à l’heure où déjà l’Ourse
Sous la main du Bouvier tourne et décrit sa course,