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XX

À HERMINE


 
Si quelque jour ce livre, où ma pauvre âme en pleurs
A la Muse a conté ses plus chères douleurs,
Se trouvait sous vos mains, ouvrez-le : sous le voile
Du symbole, à vos yeux se lèvera l’Étoile
Dont le culte en mon cœur, culte unique et sacré,
A grandi par l’épreuve et par l’âge épuré.
Bien des jours ont passé depuis l’heure fatale
Et bénie où mon rêve en sa grâce idéale
Sous vos traits m’apparut ; où, troublé désormais,
J’ai senti que mon cœur se donnait à jamais !
Depuis, j’ai vainement lutté pour le reprendre :
L’inaltérable feu couve encor sous la cendre
De mes espoirs éteints et des jours révolus…
De ces jours d’autrefois ne vous souvient-il plus ?
Remontez-y sans crainte, et, comme un lac dont l’onde
Réfléchit d’un ciel pur la pureté profonde,
D’un passé sans remords que j’appris à bénir