XVI
DERNIER ADIEU
Vous que j’ai tant aimé, ô vous dont l’œil m’évite,
Si le hasard encor me plaçait sur vos pas,
Tremblante, à mes regards ne fuyez pas si vite,
De moi ne vous détournez pas.
Ne vous détournez pas ! Dans sa noble innocence,
Mon cœur s’étonne et souffre au trouble où je vous voi.
Si d’un trop haut amour la femme un jour s’offense,
Je l’ignorais ; pardonnez-moi.
Ne vous détournez pas ! Votre trouble me blesse.
Un souvenir, des fleurs ne vous sauraient lier !
Croyez à mon orgueil autant qu’à ma faiblesse :
J’aimai… mais je veux oublier.
Nul remords entre nous, nul secret, nul mystère !
De ma douleur jamais vous n’aurez à souffrir.
Celui qui si longtemps sut aimer et se taire,
Se taira, — dût-il en mourir !