On a réuni sous ce titre : les Épaves, ce qu’Horace nomme
quelque part disjecti membra poetæ, ce qu’il sied ici d’appeler
simplement les débris d’une vocation naufragée, d’une existence
qui aurait voulu se donner tout entière au culte de
l’Art, mais qui a dû, selon les circonstances et les milieux,
à travers des luttes mêlées de trêves, se dédoubler, se disperser
pour faire face aux fatalités quotidiennes de la vie. Le
résultat de ces luttes, au point de vue de l’Art, est ce qui
seul importe au lecteur et peut l’intéresser. Bornons-nous
donc à lui dire le but poursuivi.
Insania résume en quelques pièces que relie entre elles le lien flottant du lyrisme, les vives ardeurs de la jeunesse, les courtes ivresses, les promptes déceptions et les amertumes de la passion.
Le Poète et la Vie est la peinture des souffrances qu’infligent au rêveur idéal les réalités de la nature et de l’existence sociale ; la protestation de l’homme intuitif contre les