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Triste défection dont rougira l’Histoire !
          Malheur au faible ! gloire au fort !
La force est désormais le Droit. En politique,
          La Force est tout, et rien le Droit !
Le vainqueur plaît aux dieux ! c’est à Caton d’Utique
          Que plaît le vaincu maladroit.
Faisons comme les dieux, peuples ! L’ingratitude
          Est une armure à notre cœur.
Oublions la victime et, sage multitude,
          Allons acclamer le vainqueur !...
O nations, bétail des rois, brutes de somme,
          Brutes sans foi, sans amitié ! —
Dieu juste ! qui verrait à nu le cœur de l’homme
          Mourrait d’horreur ou de pitié !


XIX

Résigne-toi ! subis les hontes de l’Empire,
          O France ! et ton abaissement.
Des fautes du passé que le présent s’inspire
          Pour en garder l’enseignement.
Souffre, travaille, espère, et sème en tes ruines
          D’un riche avenir la moisson.
Du produit de tes champs, du fruit de tes collines
          Paie à l’Allemand ta rançon.
Libère-toi d’abord, reste France et loyale !