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V

Et maintenant, loin de notre île
Aux pics neigeux, aux palmiers verts,
Il dort dans son dernier asile,
L’ami que je pleure en mes vers.

Il dort, et je ne sais pas même
Sous quel tertre, dans quel caveau,
Il a trouvé, tranquille et blême,
L’hospitalité du tombeau.

J’ignore en quels lieux il repose,
J’ignore où prier et venir,
Où puisse poser son pied rose
La colombe du souvenir.


VI

Revole aux bois de notre enfance,
Revole, oiseau, vers nos grands bois !
C’est là qu’en sa fleur d’innocence
Notre âme habitait autrefois.