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Sois maudite, horrible prêtresse
De l’horrible dieu des combats !
Frappé dans ma double tendresse,
Désormais que faire ici-bas ?

Sois maudite, atroce Mégère,
Toi qui m’a pris ce que j’aimais !
Il dort sous la terre étrangère :
Que faire ici-bas désormais ?


III

Hélas ! ma vie est orpheline.
Seul avec nos espoirs trahis,
Enfant de la même colline,
Pour te pleurer je te survis.

Tombez, tombez, larmes discrètes
Que n’essuîra plus l’amitié !
Coulez, ô blessures secrètes,
Dans l’ombre où je fuis la pitié !

Et toi, Muse aux chastes caresses,
Du passé descends à ma voix !
Endors mes présentes tristesses
Au chant des bonheurs d’autrefois.