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« Prenez la faux ! prenez la hache !
Prenez la fourche et le bâton !
Frappez sans trêve et sans relâche !
Chassez du pays le Teuton !
« Nous restons, nous, à la frontière
Pour la défendre et vous couvrir !
Que la France se lève entière,
Jetant son cri : « Vaincre ou mourir ! »
Ainsi, le soir d’une bataille,
Tu m’écrivais. Le lendemain,
Tombant sur un lit de mitraille,
Tu t’affaissais, l’épée en main ;
Et couché dans ta froide bière,
Pour toujours tu t’es endormi,
Toi qui par le cœur fus mon frère !
Toi de ma jeunesse l’ami !
II
O guerre, exécrable furie,
Sois maudite sur son cercueil !
De mon frère et de ma patrie
Je porte au cœur le double deuil !