Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/253

Cette page n’a pas encore été corrigée


« Surpris ! perdus ! — L’armée entière,
Fantassins, cavaliers, chevaux,
Gît sanglante dans la poussière,
Comme Rolland à Roncevaux.

« Revers sans nom ! sort lamentable !
Le nombre et l’astuce ont vaincu !
Rêve impossible et véritable !
Et voir cela ! ... J’ai trop vécu !

« Aux armes ! La levée en masse !
Devant ce flot de ravageurs
Qui nous submerge et vous enlace,
Levez-vous ! soyez nos vengeurs !

« Fils de la ferme, enfants des villes,
Tous, tous, de l’un à l’autre bout
Du sol, sur ces meutes serviles
Ruez-vous en armes ! — debout !

« Des francs-tireurs, des volontaires
Lancez sur eux les bataillons !
Que ces bandits incendiaires
Trouvent la mort dans vos sillons !

« Derrière vous faites le vide !
Brûlez maisons, fourrage et grain !
Que des pillards la horde avide
Autour de vous meure de faim !