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Versez-nous votre foi, la foi sans défaillance
Qui vous fit affronter, soldats transfigurés,
Mille morts, qui vous fit les vainqueurs dans Mayence,
Et les maîtres des rois contre nous conjurés.

Soufflez-nous votre esprit, l’esprit patriotique
Qui revêtit d’exploits la grande nation ;
Qui, d’un rempart d’airain couvrant la République,
La sauva de la honte et de l’invasion.

Oh ! vous êtes pour nous l’exemple et l’histoire.
Ce que vous avez fait, vos fils le referont.
A nos drapeaux trahis reviendra la victoire,
Et vos lauriers par nous, ô morts, refleuriront !

Donc, du nord au midi, de l’est à l’ouest, aux armes !
Entendez-vous ce cri : « La Patrie en danger ! »
A nos frères tombés donnons d’abord des larmes ;
Puis, tous debout ! et face et mort à l’étranger !

Des plages de Marseille aux mers de la Bretagne,
De Lyon, de Bordeaux, de toutes nos cités,
Venez ! venez du bourg, du bois, de la montagne,
De partout, et vengez vos foyers insultés !

Paysan, prends ta faux ! bûcheron, prends ta hache !
Enfant, arme ton bras des pierres du chemin !
Eh ! qui de nous voudrait, à jamais traître et lâche,
Subir l’âpre conquête et le joug du Germain ?