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Comme un fleuve dont l’eau féconde au loin les plages,
Pars du sol des vivants sans remords ni regrets :
Tu laisses après toi d’harmonieux feuillages ;
L’oiseau du souvenir chante dans ton cyprès.

La Muse romantique au front ceint d’hyacinthe,
Évoquant en son deuil les chants où tu survis,
Debout, veille sur toi, dans l’attitude sainte
D’une mère pleurant au tombeau de son fils.

Près d’elle je viendrai dans mes ferveurs discrètes
Méditer sur ta tombe, au pied des saules verts ;
Et, visiteur pieux, sur tes cendres muettes,
Fleurs d’un cœur qui t’aima, j’effeuillerai mes vers.