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Bienveillante, descend aux rives du Léthé ;
Viens couvrir de regards amis cette cité
D’hommes au cœur vaillant, dont la ferveur t’implore,
Et protège, ô Diane ! un peuple qui t’honore.


LXI

LA CAVALE DE THRACE


 
Prompte enfant de la Thrace, ô cavale farouche !
Ton fier regard m’évite et loin de moi tu fuis ;
Tu me crois sans adresse, et cependant je puis,
Imposant le mors à ta bouche,
Te lancer dans l’arène et, les guides en main,
Plier ton flanc sauvage aux volontés du frein.

Maintenant par les prés tu pais l’herbe abondante ;
Tu cours et tu bondis, libre, légère, ardente,
Au gré de tes pieds prompts te laissant emporter ;
Mais bientôt d’une étreinte habile
Maîtrisant et ta fougue et ton humeur mobile,
Viendra le cavalier qui te saura dompter.