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LVIII

SUR DE DOUCES ORGIES


 
Ma large coupe, ô blond éphèbe !
La lyre, enfant, et la célèbe !
Je veux boire à longs traits, je veux boire à pleins bords,
Et marier l’ivresse, ô Muse, à tes accords !
Dans le profond cratère où la gaîté s’avive,
Mêle, enfant, mêle au vin l’eau vive !
De l’ardent Bacchus l’eau tempère les chaleurs.
Dans ses banquets le sage évite
L’ivresse sauvage du Scythe
Aux cris tumultueux, aux plaisirs querelleurs ;
A ses banquets le sage invite
La Muse à la voix d’or et la blanche Aphrodite.
Dans nos festins mêlons au frais parfum des fleurs,
Au bruit charmant des coupes pleines,
Les sons rythmés et doux des molles cantilènes.