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S’en va par les cités célébrant ses mystères.
Mais comment, traversant et les mers et les terres,
Compter tous les amours que mon cœur a connus
Du détroit de Gadès aux rives de l’Indus !


XXXIV

LE NID D’AMOURS


 
Chère hirondelle, chaque année,
Aux lieux hospitaliers où ta famille est née,
Fidèle tu reviens et tu construis un nid
Pour ta couvée au noir plumage.
L’hiver loin de nous te bannit.
Quand les bois, feuille à feuille, ont perdu leur ombrage
Aux souffles des jours pluvieux,
Tu fuis, cherchant de plus doux cieux,
Vers le Nil ou Memphis et leur tiède rivage.
Mais en toute saison Éros, le Dieu vainqueur,
Éros fait son nid de mon cœur :
L’un commence à voler, l’autre est dans l’œuf encore ;
On entend gazouiller ceux qui viennent d’éclore ;
Par les plus grands les plus petits
Sont réchauffés et sont nourris ;