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Que sait-on des jours ? — qu’il nous faut mourir !
Avant que l’Hadès nous prenne à la terre,
Des plaisirs vidons la coupe éphémère.
La rose est d’un jour, il faut la cueillir :
Ses parfums sont doux à qui doit mourir !
Le front couronné de rouges verveines,
Noyons les chagrins dans les coupes pleines.
Enfants beaux et frais, joyeux échansons,
D’un nectar riant emplissez ma coupe ;
Mêlant à vos chants la flûte aux doux sons,
Des ennuis chassez loin de moi la troupe !
Je me plais au rire ainsi qu’aux chansons.


XXXI

L’AMOUR ENCHAÎNÉ PAR LES MUSES


 
Éros, le dieu fertile en ruses,
Surpris un matin par les Muses,
Et de chaînes de fleurs lié,
A la Beauté fut confié.
Et maintenant Cypris, sa mère,
La blonde Déesse aux seins blancs,
Apporte de riches présents
Et demande qu’on le libère.
Mais c’est en vain que, racheté,