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Je crois d’Apollon posséder la voix.
Mollement couché, le front ceint de lierre,
Je ris en mon cœur du sceptre des rois,
Je foule à mes pieds leur tristesse altière.
Libre et radieux, je chante et je bois,
Et des noirs soucis s’éloigne la troupe.
Volez aux combats, je vole à ma coupe !
Enfant, remplis-la de vin jusqu’au bord.
Il vaut mieux cent fois être ivre que mort !


XXVII

SUR LUI-MÊME


 
Ce fils de Jupiter qui réjouit le cœur
Et bannit les chagrins moroses,
Le Dieu père du vin, des Grâces et des roses
Dès qu’il verse en moi sa liqueur,
Dès que circule en moi son esprit qui m’enivre,
Je sais danser, je danse, et de me sentir vivre
Combien grande est la volupté !
Et je lui dois d’autres ivresses :
Au milieu des chansons, filles de la gaîté,
Et des rires de la beauté,
Cypris aussi m’agrée et ses molles caresses ;
Et j’exhale en ses bras ma douce ébriété.