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Qui presse tes beaux flancs entre ses plis soyeux !
Je voudrais être l’onde, ô divine maîtresse !
L’onde voluptueuse où se baigne ton corps ;
La subtile senteur qui parfume ta tresse,
Le voile où de tes seins se cachent les trésors.
Enlaçant de ton cou la blancheur virginale,
Que ne suis-je la perle ou l’ambre aux grains dorés !
Je voudrais être encore, ô beauté ! ta sandale
Pour me sentir foulé par tes pieds adorés !


XXI

SUR SA SOIF


 
Versez, femmes, versez encore,
Versez ! que je boive à long traits !
Phoibos m’embrase de ses traits ;
Versez ! sa flamme me dévore.
Donnez, femmes, donnez des fleurs,
A pleines mains des fleurs nouvelles !
Ma tempe ardente a brûlé celles
Qui l’embaumaient de leurs senteurs.
Mais toi, foyer vivant qu’allume
Éros et sa flamme, ô mon cœur !
Qui pourrait éteindre l’ardeur
Du feu secret qui te consume ?