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XIX

QU’IL FAUT BOIRE


 
La terre boit la pluie, et l’arbre boit la terre ;
Le vent boit la nuée, et l’ombre la lumière ;
Le soleil boit la mer ; la lune, le soleil ;
Puisque tout boit, amis, buvons la grappe noire !
Sur les roses couchés, fêtant le Dieu vermeil,
Passons l’heure légère à boire !


XX

À UNE JEUNE FILLE


 
Niobé, dans la pierre à jamais enchaînée,
Sur les monts phrygiens, noir rocher, se dressa.
Procné, de Pandion la fille infortunée,
Devint une hirondelle et dans l’air s’envola.
Que ne puis-je à mon tour, ô maîtresse divine !
Être l’heureux miroir que regardent tes yeux,
La tunique de lin, la toile douce et fine