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XVII

LA COUPE


 
Artiste habile, ô mon Vulcain !
De ce riche métal, ciselé par ta main,
Qu’il naisse une coupe aussi belle
Que le Printemps est beau ! Que la rose nouvelle
S’ouvre et fleurisse sur ses bords !
Dans les contours polis du suave cratère
Ne grave ni combat, ni tragique mystère,
Ni rites consacrés aux morts ;
Non, graves-y plutôt, de roses couronnées,
Cypris au sourire divin,
Applaudissant à l’hyménée ;
Et le jeune Évius, l’ennemi du chagrin,
Le fils de Jupiter, le Dieu père du vin !
Sous la vigne aux tiges pliantes
Montre-nous, le front lourd de pampre et de raisin,
Les Amours désarmés et les Grâces riantes ;
Montre encor, guidés par Éros,
Un beau groupe d’enfants aux boucles ondoyantes :
Que sur un tapis frais de myrte et de lotos
Joue avec eux le blond Phoibos !