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X

UN AMOUR DE CIRE


 
Un jeune homme vendait un bel Éros en cire.
M’approchant, je m’enquiers du prix qu’il en désire.
« Pour ce que tu voudras, dit-il en dorien,
Je te le cède ; prends ! A ne te cacher rien,
Cette cire où d’Éros revit la blonde image
— Je ne suis pas sculpteur — est d’un autre l’ouvrage.
Mais je ne puis garder plus longtemps sous mon toit
Un hôte insatiable : il veut tout ce qu’il voit.
— Eh bien ! donne-le-moi pour un drachme, lui dis-je.
Mais voici, bel Éros, ce que de toi j’exige :
De tes flammes tu vas m’embraser avant peu,
Sinon, par Jupiter ! je te fais fondre au feu. »


XI

SUR LUI-MÊME


 
Les jeunes femmes aux doux yeux
Me disent en riant : « Prends garde,
Anacréon ! tu te fais vieux.
Tiens ce miroir et te regarde ;