8.3
La gloire, vain écho que notre orgueil adore,
L’ambition plus vaine et plus frivole encore,
Des biens et des honneurs la triste vanité,
Valent-ils un regard de la jeune beauté ;
Quand, semblable à la fleur quis’entr’ouvre au zéphyre,
Sa lèvre épanouie exhale son sourire ?
Amour, céleste amour, le seul bonheur c’est toi !
Sois done mon seul désir, régne à jamais sur moi !
Enivre-moi toujours des baisers de ta bouche,
Que ton sein à mon front serve à jamais de couche,
Et, captivant mon âme à ta molle langueur,
Que mon dernier soupir s’exhale sur ton cœur !
Aux autres, des trésors la splendide opulence !
Mais à moi, dont le cœur, s’ouvrant à l’espérance,
Dans un désir plus doux s’est toujours renfermé,
L’angélique bonheur d’aimer et d’ètre aimé !
Du chêne au large faite, à l’orgueilleux feuillage,
Je ne recherche pas la fraicheur et l’ombrage ;
Sous l’humble citronnier, sous le jeune arbrisseau,
Sur la rive où serpente un limpide ruisseau,
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