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Et pleurant sur leurs fers, ses vierges désolées
Dans les antres du nord gémissent exilées.
Leurs yeux flétris, hélas ! s’éteignent dans les pleurs,
Comme on voit par degrés le doux éclat des fleurs
Passer et se faner sous des gouttes d’orage.
Mais c’est en vain, tyrans, que gorgés de carnage,
Vous vous osez flatter que vos glaives sanglants
Ont de la liberté frappé tous les enfants,
Et pour jamais éteint dans le sang des victimes
D’un feu noble et sacré les ardeurs légitimes !
Sachez qu’il est encor de généreux mortels
Qui de la liberté serviront les autels !
Qu’il lui reste les cours de ces nobles Anchaines,
Qui sauront secouer le vil poids de leurs chaînes
Et, loin de leurs tyrans, des débris de leurs fers,
Lui bâtiront un temple au milieu des déserts !