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VIII
Hélas ! ò liberté, pour te voir sur la terre,
Il faut gravir des monts les rocs abandonnés !
Tu ne te montres plus sur les bords fortunés
Où la Grèce à ta voix, brisant la tyrannie,
Rayonnait de splendeur, de gloire et de génie.
Où trouver désormais la trace de tes pas ?
Tes enfants sont tombés sous le fer du trépas ;
Et Salamine encor pleure sur son rivage
Ses beaux jours oubliés dans un vil esclavage.
Sur ce globe asservi tu n’as plus de séjour.
Quel peuple est aujourd’hui digne de ton amour ?
Les habitants du Nord, ces Vandales sans gloire,
N’ont pas même en leur cœur conservé ta mémoire ;
Chaque jour se vautrant dans la fange et les fers,
Ils ajoutent des rois aux rois qu’ils ont soufferts !
Des illustres Germains ces bâtards sans courage
Ne sont bons qu’a croupir dans un lâche esclavage !