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Et l’oiseau que son bruit avertit en passant,
S’abreuve et dans les airs monte en vous bénissant.
Sa faim glane après vous dans votre champ prospère
Les grains qu’y laisse exprès votre bonté de père ;
Il vous aime, il vous chante, et les zephyrs surpris
S’étonnent dans ces monts de bercer des épis.
Cependant sous leurs fruits dont le poids les incline
Vos arbres inégaux penchent sur la colline ;
Où la pèche offre à l’œil son tendre velouté,
Comme la joue en fleur de la jeune beauté.
Mais des champs paternels qu’habita votre enfance,
Votre cœur a gardé la douce souvenance ;
Et, plein du souvenir de vos premiers beaux ans,
Respirant le passé dans les parfums présents,
Vous prodiguez vos soins à ces tiges légères,
Fleurs d’un autre climat et pour nous étrangères.
Sur le cours murmurant des limpides ruisseaux
Vos lilas odorants suspendent leurs berceaux,
Et dans l’ombre et l’oubli la tendre violette,
Comme vous simple et douce et comme vous discrète,
Verse dans vos gazons sa timide senteur.
O Dieu, soyez touché de son humble bonheur !