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Sans cante d’un ciel nuageux ;
Cinglez vers de lointaines plages ;
Et pour atteindre à ces rivages
Allez affronter les ravages
De l’empire aux flots orageux !
Ce n’est pas cette mer qu’un ciel limpide azure,
Et qui roule en chantant son onde bleue et pure
Des murs de Gibraltar aux bords de l’Hellespont ;
C’est la mer formidable, amante des naufrages,
Qui fiança sa vague à l’esprit des orages,
Et qui n’ouvre ses flancs qu’aux bouillonnants sillages
Du vaisseau colossal qui porte un triple pont.
Armez-vous donc pour la tempète !
Tentez une auguste conquête,
Et que votre vaisseau s’apprète
A braver le courroux des airs.
Maîtrisez l’océan farouche !
Allez où le soleil se couche
Fouler la pourpre de sa couche,
Et marcher sur le dos des mers !