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Sœur, à mon amitié tu fus toujours fidèle,
Femme, tu vins à moi quand je fus délaissé,
Ange, tu m’abritas à l’ombre de ton aile,
Et ton cœeur à m’aimer ne s’est jamais lassé.
O ma rose d’enfance, ò ma fleur la plus chère,
Je puis songer du moins qu’il est sur cette terre
Une âme riche encor de tendresse et de foi !
De mon lac trouble ou bleu tu fus toujours le cigne.
Et la plus adorée est aussi la plus digne
Du noble et sain ! amour que j’ai conçu pour toi.
Que l’homme en son orgueil me condamne et m’accuse,
Qu’il se lève et s’acharne et marche sur mes pas,
Qu’il blâme avec dédain mon amour pour la muse,
Il pourra me briser, il ne me ploiera pas !
Aux souffles des autans j’opposerai la tète,
Car mon cœur se dilate au vent de la tempête
Et j’aime à voir bondir les flots autour de moi !
Bercé par le courroux de la vague orageuse,
Je laisserai flotter ma barque voyageuse,
Insoucieux de l’onde et ne rèvant qu’à toi.
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