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Répand à mes côtés ses feux mystérieux
Et poursuit dans les airs son cours silencieux.
Entrainé par le sort vers de nouvelles plages,
De mon pays aimé j’ai quitté les rivages ;
Et, voguant sur les eaux du perfide élémeni,
Je ne vois plus que l’onde et le bleu firmament.
Mais le souffle des nuits s’assoupit sur la vague ;
Son haleine affaiblie, indécise et plus vague,
Sur le sein onduleux du tiquide miroir
A répandu la paix et les pavots du soir ;
Et comme un doux zéphyr dont l’aile familière
Soulève du lion la royale crinière,
Il semble, en se jouant dans l’écume des flots,
Du terrible Océan caresser le repos.
Quel calme sous les cieux ! Quel auguste silence !
Le vaisseau lentement s’incline et se balance ;
J’écoute, et n’entends plus que les mourants accords
Du flot qui mollement vient baigner nos sabords ;
Aucun bruit dans les airs n’a frappé mon oreille :
La nuit marche en silence et l’Océan sommeille.