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Ainsi quand ton génie aux voutes éternelles
S’élance, en terrassant et l’esclave et les rois,
Et qu’il ouvre sur nous ses gigantesques ailes
Pour foudroyer d’en haut les tyrans et leurs lois ;
Dans ta sainte fureur, semblable au tendre père
Qui soustrait aux dangers les fils de son amour,
Sous toi, tu vois flotter comme une onde en poussière,
Les illustrations du jour.
Mais cloués sur la terre et cherchant dans les nues
L’homme qui si loin d’eux s’est assis sur les cieux,
Pleurant des vérités jusque alors inconnues,
Comme autant de serpents, ces lâches envieux
N’admirent qu’en jaloux l’astre de ton génie,
Et pareils à l’oiseau fait pour l’obscurité,
Qui, lorsque le jour vient, fuit et le calomnie,
Ils vont blasphémant ta clarté.