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Joignez à l’arbre altier de la forte nature
L’humble arbuste où l’oiseau trouve sa nourriture ;
Aux bords de vos ruisseaux au cristal argenté
Laissez croître et rougir la framboise inodore,
Pareille au frais bouton que l’âge fait éclore
Au sein de la jeune beauté.
Que la brise, agitant vos touffes de jam-roses,
Épanche autour de vous la douce odeur des roses ;
Que leur dóme embaumé s’incline sur les eaux ;
Sous leur voûte abritez vos maisonnettes blanches,
Comme on voit, suspendus dans l’épaisseur des branches
Les nids ombragés des oiseaux.
Fermez l’oreille aux vœux d’une vaine opulence ;
De sagesse et d’amour vivez dans le silence.
Le bonheur le plus pur vient de la paix des cœurs.
Mais chassez l’étranger de vos bois centenaires,
Car il profanerait de ses mains mercenaires,
Vos forêts vierges et vos mœurs !