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veux que ce récit soit de ton cher Zacharie, de ton Carie pour qui tu as fait si longtemps la classe non pas dans le rang qui n’était pas débouché, mais à des enfants qui étaient bouchés. La reconnaissance me fait un devoir de m’exécuter. Je vais écrire sur mon calepin, partout, dans les wagons, les bateaux à vapeur, etc. Je te transcrirai cela sur des feuilles volantes chaque lundi et, au bout de l’année, je t’enverrai mon cahier. Je laisserai courir ma plume. Je ne me relirai pas, tu excuseras tout et je compte sur ta plus grande discrétion avec les étrangers. Entre les membres de la famille, il n’y a pas tant de soins à prendre.

Lorsque dans tes prières, en compagnie de tes petits enfants, le souvenir du pauvre pécheur qui te trace ces lignes se présentera à toi, ne le repousse pas, je t’en prie, car je vais faire tout mon possible pour te faire plaisir, mais c’est entendu que l’on va rire, pour le bon Dieu qui voudra bien garder tes enfants gais autour de toi.

Quand ta migraine te prendra tu liras trois pages et tu seras guérie. Du moins c’est ce que je te souhaite de tout mon cœur. Tu es séparée de la famille : je vais toute la mettre autour de toi, car en racontant ma vie il faut bien que je parle des autres. Je vais parler avec toute la naïveté d’un frère que tu ne livreras pas à des langues malignes. Puisse ceci faire plaisir à ton époux

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