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tant et lui demandai d’aller à l’école, que j’allais bien écouter ma sœur. « Va déjeuner », me dit-il ; « tu te rendras à l’école, tu demanderas, à genoux, pardon à ta sœur. Mais remarque bien ceci : Si tu veux recommencer ton jeu, je recommencerai le mien. Cette fois ce sera définitif. »

Je me rendis à l’école, demandai publiquement pardon à ma sœur qui me dit d’aller prendre mon siège. Elle était à la leçon des règles de trois. L’élève au tableau se montrait au-dessous de sa tâche. « Qui peut faire ce calcul ? » Je saisis la craie : « Je multiplie 328 par 4, mademoiselle Lacasse ; 4 fois 8 font 32, mademoiselle Lacasse ; je pose 2 et retiens 3, mademoiselle Lacasse. » — « Achève tes demoiselle Lacasse, toi, et calcule seulement. »

Il n’y avait plus à l’école de maman, mais une institutrice agréée par mes parents et représentant leur autorité à qui je devais le respect que je lui ai donné ensuite.

L’année suivante je partais pour le collège.

L’histoire que vous venez d’entendre, mes chers compatriotes, est l’un des premiers moyens dont Dieu s’est servi pour me faire devenir prêtre pour toute l’éternité.

Si mon père eût sacrifié son devoir à mes caprices, je serais resté à la maison, m’abandant avec mes petits voisins, étouf-

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