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aussitôt que possible mes lettres patentes. Vous en jouirez pour la possession de votre lot, car j’espère en même temps faire quelques arpents de terre sur mon lot et me bâtir quelques édifices temporaires. Ce faisant, monsieur, vous ferez deux heureux et vous donnerez une famille de plus à la patrie. »

Le protecteur bienveillant lui répondra : « J’accepte le marché parce que je suis content de faire deux heureux et parce que j’aime ma patrie de tout mon cœur. Je l’aime non seulement en paroles, non seulement le jour de la Saint-Jean-Baptiste, mais en actes et tous les jours de ma vie J’aime surtout à aider les jeunes gens à conserver leur foi.

« Tu me dis, cher protégé, que je donne une famille à la patrie. Permets-moi de dire qu’en regardant dans le passé, je vois que notre population catholique de mœurs pures, craignant Dieu, se double à chaque 25 ans. 14,000 familles françaises (70,000 âmes) ont produit trois millions en 150 ans, de 1761 à 1911, c’est-à-dire 220 sujets chacune à la patrie terrestre, et à celle du Ciel, espérons-le. Si nos 5,000 voyageurs des bois qui bûchent pour enrichir les autres voulaient bûcher pour eux, en imitant nos ancêtres, ces 5,000 chefs de famille auraient une postérité canadienne de 1,100,000 avant même que le Canada soit sorti de l’enfance.

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