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lemagne qui venaient demander aux États-Unis un morceau de terre, une seigneurie pour leurs enfants. Comme chacun le sait, les Allemands catholiques émigrent en bande, en paroisse. La première chose qu’ils font est de construire une école qui, le dimanche, sert de chapelle. Ces premiers habitants ont tôt fait de devenir riches, car toute la famille travaille au champ : hommes et femmes, garçons et filles. Les Allemands catholiques se sont répandus dans l’Ouest. Le diocèse de St-Cloud, Minnesota, est presqu’entièrement allemand. Bientôt la population devint dense ; les paroisses étaient remplies. On ne voulut pas laisser la jeunesse partir à la bonne aventure. On s’organisa pour aller former des paroisses dans de riches terres nouvelles. Des connaisseurs vinrent visiter la Saskatchewan, le gouvernement canadien réserva un terrain aux Allemands, et aujourd’hui les Bénédictins ont vingt-deux chefs-lieux de prière. Tous ont le grand bonheur d’avoir gardé leur foi. Mais leur grand succès dépend de ce que les riches ont aidé les pauvres dans les premières années. Et cela sur un simple billet promissoire, avant même que fussent octroyées au débiteur ses lettres patentes. Un banquier de Saint-Paul, Minnesota, qui avait aidé plusieurs amis, m’a dit qu’il n’avait pas encore perdu un sou et qu’il avait

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