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toi, petite maligne, qui dans ta charité, pendant une vive discussion, fut la première à m’en avertir ? Comme on a ri après que nos deux natures vives eurent jeté leur feu !

Tu priais beaucoup pour moi pendant toutes ces épreuves. Je t’en remercie de tout mon cœur. Mais il y en a une surtout qui pleura et pria beaucoup. Vingt fois déjà son nom est venu sous ma plume et je ne voulais pas l’écrire ; je ne voulais pas ouvrir une plaie qui n’est pas encore bien fermée. Ah ! bonne mère ! du haut du ciel où vous êtes, vous jetez encore votre regard de tendresse sur vos enfants, ces enfants que vous avez tant aimés. Priez encore pour eux, ils sont à lutter dans le chemin pénible de la vie ; faites qu’ils se rappellent vos bons exemples et vos sages conseils et que, fidèles à la promesse que tous vous ont faite sur votre lit de mort, ils soient toujours tous de bons chrétiens et des enfants de Marie.

Qu’elle était bonne, notre mère ! n’est-ce pas Julienne ? Comme elle l’a aimé, son petit Zacharie ! Te rappelles-tu quand j’eus le bonheur de chanter ma première grand’messe en sa présence ? Comme elle pleura ! Te rappelles-tu, sœur, qu’au dîner, elle s’écria : « Mon Dieu ! maintenant je puis mourir en paix ! » Oh ! bonne mère, permettez que dans ce récit je supprime votre nom. Le cœur de votre Julienne est semblable

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