demi-mille où ils laissèrent une partie de leurs habits. Quel souvenir d’héroïsme ! Ils abattirent quelques arbres pour prendre possession de leur lot et s’en revinrent jurant de n’y plus mettre les pieds avant qu’il y eût un chemin. Une route fut enfin construite et nous avons là aujourd’hui une des plus riches paroisses de la province de Québec.
Il faut faire des chemins si l’on veut créer des paroisses nouvelles. L’ouverture de routes à travers la forêt coûtera des millions : je le sais, mais aux grands maux les grands remèdes. Québec a de toutes les provinces le plus solide crédit ; je ne crois pas que les membres de la loyale opposition de Sa Majesté s’opposeront à un emprunt en faveur de la colonisation : au contraire, je pense qu’ils l’appuieront de toutes leurs forces, car, c’est le salut des enfants de leurs électeurs et amis. Espérons que le gouvernement ne craindra pas de prendre une responsabilité qui sera partagée par le Canada tout entier et que l’Église de Jésus-Christ bénira.
Si donc on vous assure des chemins, vous ferez, mes chers amis, de la colonisation qui vous fera vivre. Si on ne vous en assure pas, n’envoyez pas vos enfants dans le bois : vous le regretterez amèrement. Je parle avec connaissance de cause.