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re son bagage, dit à son mari : « Viens avec moi ; ton mauvais génie sait faire plus de train que de besogne. » Elle met en évidence toutes ses médailles et s’avance hardiment à la rencontre du wendigo. Arrivée au sommet d’une butte, elle aperçoit l’étranger assis sur la pince du canot. Elle s’avance vers lui en lui montrant de la main une médaille de la sainte Vierge. L’étranger s’évanouit, c’est-à-dire devient invisible à l’instant même. La sauvagesse, se tournant vers son mari, lui dit : « Nous pouvons aller voir la maison du ciel maintenant ; ce peureux-là ne viendra plus nous barrer le chemin. » En effet il n’apparut plus.

Pendant que nos voyageurs sont à franchir la distance qui les sépare de Notre-Dame de Bethsiamits, nous allons prendre le temps de faire quelques réflexions d’une importance majeure pour le salut de notre âme.

Est-ce que ce wendigo était bien le démon ? Était-ce une imagination, une hallucination ? Vous pouvez croire ce que vous voudrez ; vous êtes libres. Ces apparitions ont été racontées plus de cent fois par les témoins oculaires et auriculaires, soit au Père, soit aux sauvages de la tribu. Pour moi, je crois que c’est une apparition du démon que Dieu a permise pour procurer sa gloire. Une de mes grandes raisons est

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