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une tyrannie. Se mettre à genoux pour aller à confesse, passe encore ; mais je crois que le temps n’est pas éloigné où l’Église va permettre aux hommes d’aller à confesse debout, et aux femmes, assises, car il faut avoir égard à la faiblesse du sexe. » Un deuxième, plus fin que son compagnon, reprit : « Je crois que tu vas un peu loin, camarade ; tu devrais faire une distinction entre les péchés commis debout, assis ou couché. Pour ces deux derniers, si j’étais toi, j’écrirais, debout ou assis, mais pas couché, une lettre au Pape pour qu’il laisse à chacun la permission de s’accuser de ses péchés à genoux, surtout à celui qu’on a trouvé couché saoul dans sa voiture, dans ce 19e siècle. »

Le père de l’enfant coupable se décida enfin à parler, non pour dire à son fils de retourner au collège voir le directeur, mais pour l’envoyer à une école protestante. « Merci, papa », dit l’enfant tout joyeux en se sauvant prendre sa ligne à pêcher.

Il n’y a pas de mal à faire apprendre l’anglais à un enfant ; au contraire, c’est une bonne chose, mais il y a grand mal à envoyer un enfant apprendre l’anglais dans une école où Dieu n’a pas sa place. Cet enfant risque de perdre sa religion et sa langue. Laissons ce jeune homme continuer son cours anglais. Nous le retrouverons plus tard. Revenons à la classe où nous étions.

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