CHAPITRE IX
Le souvenir de deux élèves
EUILLEZ maintenant écouter « le
souvenir » que j’ai gardé de deux
élèves dont l’un a reçu une éducation
catholique à la maison et
à l’école, et dont l’autre s’est
élevé seul, ou mieux, s’est enseigné
lui-même.
Mes chers amis, l’enfant qui n’est pas enseigné par d’autres que par lui-même ne sait pas grand’chose et en fait de religion il ne sait rien du tout. « Dis ton Notre Père », demandais-je un jour à un enfant de 11 ans, orphelin de mère. « Je ne le sais pas, monsieur. » Je commençais à le gronder. Il me regarda avec des yeux pleins de larmes et me répondit en pleurant : « Papa n’a pas le temps de me montrer mes prières, et, tout seul, je ne peux pas les deviner. » Pauvre enfant ! qu’il était à plaindre ! Mais son père était encore plus à plaindre et à blâmer que lui. Coupable père ! que je redoute pour l’heure de sa mort sa rencontre avec son grand Dieu, s’il meurt sans regretter ce gros, gros péché mortel !