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religion, on proclame bien haut que tout homme a le droit de faire sa religion et que la religion de sa volonté est la vraie religion de Dieu. Alors, mes chers amis, chacun devient libre de créer un Dieu à son image, d’après le travers de son esprit.

Mais tous s’accordèrent à créer un dieu ennemi juré du Bon Dieu. Leur dieu, surtout, n’a créé ni enfer, ni purgatoire. Que chacun fasse comme il l’entend : c’est là le seul ciel qu’ils désirent en ce monde… et en l’autre, si toutefois il y a un autre monde, ce dont doutent des milliers de personnes. Il n’y a plus d’enfer. Alors faisons les lois que nous voulons et laissons radoter le Pape et les évêques à qui Jésus a dit : « Allez et enseignez toutes les nations ».

Rien de plus triste, mes bons amis, que de voir depuis près de deux siècles que ceux qui font des lois cherchent à détruire le règne de Jésus-Christ qu’ils considèrent être un étranger, plus que cela, un ennemi pour les gouvernements de ce monde. Dans la confection des lois on ne s’occupe pas plus du bon Dieu que s’il n’existait pas. On a horreur de prononcer son saint nom dans les assemblées législatives, les uns par haine, d’autres par honte, d’aucuns parce que ce n’est pas opportun pour le moment d’essayer à prendre la part de Dieu. Et la conséquence est que l’on a détruit le prestige de l’autorité, le plus grand mal social

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