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rare, la perdrix blanche a pris son vol vers d’autres lieux, il ne reste plus que le caribou. Le caribou… mais les loups, la terreur de cet animal, les loups, dont les pistes sont nombreuses, ne l’ont-ils pas chassé bien loin ?

Nos bons sauvages, disséminés sur un espace de plus de 80 lieues, sont à chercher les grands marais où cet animal séjourne généralement dans l’hiver. Le caribou n’y est pas. Un mois se passe. Grand Dieu ! Quel mois ! Ceux qui ont passé par de telles misères sont seuls capables de s’en faire une idée.

Tuer une perdrix, un lièvre, chaque jour, ou tous les deux jours, voilà à peu près tout le résultat de la chasse d’une cabane qui compte trois ou quatre familles.

Vous les représentez-vous, lecteurs, ces pauvres sauvages, grelottant de froid, mar-