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Les petits enfants toujours au cou de leur mère passent par dessus sa poitrine, et les yeux sur le féroce animal se pressent près d’elle. Le plus âgé, lui, lève le bras pour s’en servir comme d’une défense. L’ourse hurle et engueule ce membre qui le menace ; ses mâchoires ne se contractent pas, il semble qu’elles ont touché un poison, et l’animal épouvanté, rebondit en arrière.

L’ennemie commence alors à tourner à distance autour du cadavre, s’arrêtant de temps à autre.

Les petits enfants, rivés au cou de leur mère, deviennent immobiles. Le vent augmente, l’ourse se jette par terre, se frotte le museau contre la mousse, hume l’air, se lève en grognant et disparaît suivie de ses petits à travers les ravins.