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c’est peut-être lui qui revient. Anxieux, il relève la tête, son petit frère suit son mouvement.

Il pousse un cri de terreur ; une ourse suivie de deux petits se dresse à deux pas de lui dans le sentier. Elle cherche un gîte pour ses oursons, elle voit un obstacle dans le chemin, elle entend un cri, elle croit qu’on en veut à la vie de ses petits, elle ne se contente pas de se mettre en défense, elle attaque. Elle s’avance à pas lents mais mesurés, ses griffes labourent la terre, sa gueule ouverte laisse tomber l’écume de la rage, son gosier laisse échapper des hurlements affreux, elle est à la distance voulue, appuyée sur ses pattes de derrière, elle allonge le cou, étend les griffes de ses pieds de devant et se dispose à broyer sous ses dents aiguisées le premier ennemi qui s’offrira à sa fureur.